La robe qu'il m'aurait plu...
La robe de la mariée,
Tout un cérémonial que celui-là
Comment la choisir
Blanche ou ivoirine
Portée avec voile, chapeau, sans rien
Sage ou décolletée
Sophistiquée ou sans tralala
Sophie soupire
Face aux avoirs des vitrines,
Nous poussons la porte à drelin
D'un pays de conte de fée
Ce lieu des princesses d'un jour
Elle est telle une enfant
Devant un beau livre d'images
Charmée par tant de merveilles
Ces nacres, perles, soieries immaculées
Et autres éburnéennes autour
Des mannequins d'étalage posant
Avec grâce dans de ravissants corsages
Robes d'un bal unique avant la lune de miel,
Sophie est jeune femme jolie
Aimée de son prince charmant
Elle veut lui plaire
Dans un vêtement digne d'une élue
D'une demoiselle choisie pour épouse
Le plus beau jour de sa vie
Après maints tourments
Elle choisit un modèle extraordinaire
La robe qu'il m'aurait plu
De porter à la place de ma blouse
Ce chemisier d'employée modèle, peu attirante
Vieille fille convenable, dévouée
Aux cadettes privées de maman
La brave sœur aînée, le bon cœur
Qui a marié les autres benjamines
La Céline de la chanson, la remplaçante
Qui demain à l'heure sonnée
Au bras de nul soupirant
Suivra celle que j'envierai dans son bonheur
En voile et longue robe ivoirine...
Nous refermons la porte à drelin
Radieuse Sophie me saute au cou
Une larme perle sur ma joue
J'ai froid en juin...
jill bill