Poésie
Nonastère
Un Nonastère contrairement au Monastère
N'est pas un nid de moines
Mais bien un nid de nonnes,
Retiré dans les champs
Qui hormis la prière et le chant
S'adonne... que dis-je, s'abandonne
(Pour gagner leur avoine)
A l'artisanat de la distillerie telle naguère
Alambic centenaire de derrière les fagots
Eau-de-vie des vignes du seigneur
Elles y font une petite mirabelle
Dont je tairai les degrés
Pour les saints ne pas faire blasphémer
Un pur péché mis en bouteille
Une fois l'an par ces sœurs
A damner le plus abstinent des bigots,
A la Sainte Nitouche
La fièvre de la passion
S'empare de nos nonnes en amour
Manches relevées
Sur leurs tatouages sacrés
Les chasubles roses s'agitent dans la cour
Folie que l'appel de la distillation
Vapeurs d'alcool délient les langues en bouche...
«Depardieu à côté est un enfant de chœur
Lance l'une d'elle toute excitée
Bacchus... Un minus
Un vieux dieu aviné
Misogyne étiqueté
Il n'arrive pas à notre chevillus
Avec son vin que trop vanté
Rallonge une autre sœur...»
«Qui n'a point goûté à notre mirabelle
Est un malade qui s'ignore
Cette liqueur mieux que l'eau bénite
Et ses ablutions
Aux abords des grottes de la région
Est la seule cure de jouvence subite
L'abbé sourit... Il a tort !
Sa potion n'a plus d'avenir, n'est-ce-pas la nonne Rebelle ?
Ce Nonastère contrairement au Monastère
Ne vend pas du beurre entre deux missels
Après le rituel des messes,
La mère en sa qualité de supérieure
Tient le stand des flacons de liqueur
Sœur Cirrhose le confesse
Entre ses mains cette mirabelle
Se change en or, et bat son concurrent «Rhum Saint-Pierre»...
jill bill