Les Sirènes
Pour la communauté: « Les Croqueurs de Mots »
A la barre n° 52 Hauteclaire lien
Les jeudis poésie
Thème de ce 31 mars 2011 « Légendes de mer »
Les Sirènes
Les Sirènes chantaient... Là-bas, vers les îlots
Une harpe d'amour soupirait, infinie
Les flots voluptueux ruisselaient d'harmonie
Et des larmes montaient aux yeux des matelots...
Les Sirènes chantaient... Là-bas vers les rochers
Une haleine de fleurs alanguissait les voiles
Et le ciel reflété dans les flots plein d'étoiles
Versait tout son azur en l'âme des rochers...
Les Sirènes chantaient... Plus tendre à présent
Leurs voix d'amour pleuvaient des larmes dans la brise
Et c'était une extase où le coeur plein se brise
Comme un fruit mûr qui s'ouvre au soir d'un jour pesant...
Vers les lointains, fleuris de jardins vaporeux
Le vaisseau s'en alla enveloppé de rêves
Et là-bas -vision- sur l'or pâle des grèves
Ondulaient vaguement des torses amoureux...
Diaphanes blancheurs dans la nuit émergeant
Les Sirènes venaient, lentes, tordant leurs queues
Souples, et sous la lune, au long des vagues bleues
Roulaient et déroulaient leurs volutes d'argent...
Les nacres de leurs chairs sous un liquide émail
Chatoyaient, ruisselant de perles cristallines
Et leurs seins nus, cambrant leur rondeur opaline
Tendaient lascivement des pointes de corail...
Leurs bras nus suppliant s'ouvraient immaculés
Leurs cheveux blonds flottaient, emmêlés d'algues vertes
Et, col renversé, narines ouvertes
Elles offraient le ciel dans leurs yeux étoilés...
Des lyres se mouvaient dans l'air harmonieux
Suprême, une langueur s'exhalait des calices
Et les marins pâmés sentaient, lentes délices
Des velours de baisers se poser sur leurs yeux...
Jusqu'au bout, aux mortels condamnés par le sort
Choeur fatal et divin, elles faisaient cortège
Etn douceur et captif entre leurs bras de neige
Le vaisseau descendait, radieux, dans la mort...
La nuit tiède embaumait... Là-bas, sur les îlots
Une harpe d'amour soupirait, infinie
Et la mer déroulant ses vagues d'harmonie
Etandait son linceul bleu sur les matelots...
Les Sirènes chantaient... Mais le temps est passé
De beaux trépas cueillis en les Syrtes sereines
Où l'on pouvait mourir aux lèvres des Sirènes
Et pour jamais sur son rêve enlacé...
Albert SAMAIN 1858-1900
Jill bill
La TRANSMUTATION
Reprise par Pascale la tricôtineuse lien
Au départ chez Olivier de Vaux
Transmuter un Père en Fils
En 5 mots minimum !
Tel père, tel fils...
Jules avait un coureur de père
Mais une sainte mère
Qui avait accepté même
Par un autre sang mêlé
L'enfant de sa maîtresse, un barge, un fêlé
Qui à l'anglaise avait filé
Avec l'argenterie, triste sire, triste fils...
jill bill