Nez à nez avec son passé... Roman commencé par Lénaïg Boudig lien
En deuxième suite jill bill (posté le lundi 8 août)
En troisième suite Dominique lien (posté le mardi 9 août)
En quatrième suite et fin jill bill
... Nadine bu d'un trait son champagne tiédi au cristal et baissa son regard un instant, fortement embarrassée par le rictus fixe de son hôte resté muet tel la Joconde.
Thomas s'éloigna de son invitée visiblement nerveuse pour déboucher une seconde Veuve C...
Sa main tendue accepta un autre verre à pied, l'homme versa le cher liquide pétillant à ras bord.
Elle le goba d'un trait par besoin !
Rompant le silence désagréable il éclata de rire...
Tu n'as pas changé Nadi, toujours aussi jolie fille, toi qui pris pour époux ce vieillard, moi qui ai tenté de t'en empêcher avec mes lettres enflammées, amoureux fou, devenu fou d'amour !
Depuis ma plus tendre enfance je t'ai aimé, toi la Nadine aimée des garçons comme la rose est courtisée des papillons...
Tu es devenue femme et maîtresse de l'un et l'autre mais refusant mes pauvres avances...
Je t'ai suivi dans l'ombre, me contentant de la tienne au fil des années...
Ce sexagénaire avait l'âge d'être ton grand-père, il était d'ailleurs celui de ta meilleure amie...
Ah le riche veuf que ce nobliau qui avait fortune gagnée au champ de course et autres casinos !
Beau manoir Nadine, bel héritage que le tien... Mes compliments ! J'applaudis ta réussite !
Le jour de tes noces je me suis ouvert la peau du visage à la lame d'un rasoir, je ne voulais plus plaire à aucune Eve... tu entends ! Je n'avais que vingt ans comme toi au bras de l'autre ce maudit jour-là !
Tu l'a su Nadi... par Pierre, Jean ou Jacques, tu l'a su, sans savoir à quel point je m'étais défiguré par amour !
Tu t'en contrefoutais hein... !
Jamais tu n'as cherché à me revoir... à me plaindre même un peu !
Sans parvenir à te chasser, fantôme de mes nuits, obsession de mes jours, mon coeur a survécu dans la douleur, ce feu pire que celui de mes chairs coupées à vif !
Nadine resta un long moment le visage entre ses genoux serrés...
Essuyant du revers de manche ses joues en larmes, la jeune veuve bafouilla à mots comptés...
J'ai tout fait pour oublier Thomas... Quel avenir avec toi, musicien des rues...
Se redressant tel un i elle précipita son être vers la porte d'entrée, s'enfuit dans les escaliers quatre à quatre... et disparut parmi les badauds sur le pavé d'en bas.
Thomas la laissa s'envoler sans mot dire... sans maudire son geste, sa fuite...
Elle me reviendra comme une chienne queue basse songea t-il encore plus amoureux que jamais !
jill bill